Cette semaine parlons “associations”, parlons “collaborations” et autres “partenariats” entre artistes, en revenant notamment sur une collaboration que j’ai eu l’occasion de faire en fin d’année 2020.
Les temps sont difficiles actuellement pour les créateurs, entre l’incertitude face à l’avenir, l’annulation de presque tous les événements, les revendeurs frileux à l’idée de passer commande pour ensuite fermer boutique….
Reste le digital.
Vous avez d’ailleurs été nombreux à me demander “comment sortir la tête du lot (et de l’eau)” sur internet ? Comment attirer l’attention, lorsque l’on n’a pas une équipe marketing derrière soi ? Comment se démarquer, se développer, et vendre ?
Mon conseil pour 2021 est plus que jamais : unissez vos forces.
“Seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin”
Ce proverbe est tellement vrai.
Bien choisir ses collaborations
S’il est vrai que l’union fait la force, il faut tout de même nuancer cet élan de bonne volonté : cela peut aussi être délicat de travailler à plusieurs.
L’association avec d’autres personnes fait entrer une dimension humaine qu’il n’est pas toujours facile de maîtriser.
Êtes-vous sûre de vouloir vous associer avec un(e) amie ?
Si vous choisissez un partenaire “étranger”, soyez bien clairs sur vos intentions et soyez sûrs d’avoir un intérêt commun.
Un intérêt commun
Il existe des tas de raisons pour collaborer avec d’autres personnes :
- financier : augmenter ses ventes par une action promotionnelle commune, la création d’un produit commun, des “boxs” multi-créateurs etc…
- notoriété : s’associer à une personne renommée en échange de bijoux, sponsoring, partenariats avec des marques, annuaires de prestataires…
- communautaire : “croiser” ses audiences avec d’autres créateurs ou influenceurs sur les réseaux sociaux, articles invités, participation à des podcasts…
- partage de frais : ateliers partagés pour réduire la location d’un lieu de travail, boutiques multi-créateurs, location de boutiques éphémères pour “tester” avant d’investir…
- image de marque : participation à des shootings photo, des salons à thèmes, prêt de bijoux pour des défilés ou passages télé en échange de mention et de photos…
- artistique : réalisation d’un ou plusieurs “produits” réalisés à 4 mains mettant à l’oeuvre les compétences de 2 artisans ou artistes (ou plus !).
Les collaborations artistiques
Le champs des possibles est presque infini tant il existe d’arts et d’artisanats se mêlant à la perfection avec la bijouterie. Pour n’en citer que quelques uns, on peut penser :
- aux lapidaires, tourneurs sur bois, verriers, céramistes…
- aux illustrateurs, peintres, graphistes, photographes…
- aux fleuristes, potiers, parfumeurs, créateurs de bougies, de savons…
- aux crocheteurs, stylistes, décorateurs, couturiers…
J’ai par exemple réalisé par le passé une jolie collaboration avec une créatrice de bougies parfumées qui avait glissé l’un de mes bijoux au fond d’une de ses bougies, elle-même contenue dans un pot réalisé par une céramiste. Une chouette création à 6 mains !
Eviter les écueils
N’hésitez pas à vous appuyer sur vos retours d’expérience – ou celui des autres si jamais vous n’en avez jamais fait aparavant.
Pour ma part, j’avais bien en tête déviter certaines erreurs commises par le passé :
- Bien réfléchir au système de rémunération (les royalties, c’est non !)
- Mieux connaître ma cible, c’est à dire ma clientèle habituelle. Et qu’elle se “croise” avec celle de mon partenaire.
- Ne pas oublier ma part de créativité dans cette collaboration. Prendre du plaisir à réaliser les bijoux !
Ma collaboration avec Ectomorphe
Je suivais Louisa principalement sur Youtube pour ses vidéos très concrètes sur son métier d’illustratrice. J’aimais son univers, ses valeurs, ses illustrations mais aussi la personne en elle-même. Il me semblait que tout cela collait bien avec mes bijoux, ma vision, et mes projets.
Après avoir sauté le pas de lui proposer une collaboration (et qu’elle ait accepté), nous avons réussi (non sans mal, merci le Covid) à nous rencontrer “en vrai”.
Nous avons donc pu aborder plus concrètement différents critères de cette collaboration :
- Quel type de collaboration ?
- Quelle répartition financière ? (charges comme recettes)
- Nos préférences et limites “techniques”.
- Quel style et quel design de bijoux ? Quel thème ? Comment allier nos 2 compétences ?
- Délimitation de la collection, type de bijoux ?
- Quel packaging ?
- Quelles quantités mettre en vente ?
- Quel ordre de prix ?
- Quelle date de lancement ?
- Logistique et expédition ?
- Prises de vues et communication ?
- Les différentes étapes (qui fait quoi et quand)
Mon retour d’expérience
Je retire de cette collaboration encore de nombreux enseignements :
J’ai cette fois-ci pleinement apprécié le côté créatif et la bonne combinaison de nos 2 arts. Le fait d’avoir bien cadré en amont nous a donné les bonnes bases pour une communication fluide et un process efficace.
En bémol, je constate 2 points sur lesquels nous aurions pu mieux réfléchir : les quantités et les tarifs.
Nous sommes parties sur des quantités similaires pour tous les modèles, par facilité de gestion du stock. Or, comme toujours, certains modèles se vendent mieux que d’autres. Avoir de la demande sur un modèle en rupture et du stock dormant d’un autre côté est un peu frustrant 🙂
A refaire, l’idée d’organiser des pré-ventes pour coller au mieux aux quantités aurait pu être judicieux. C’est ce que fait Louisa pour ses calendriers de l’Avent notamment. Le temps nous a manqué, mais on garde l’idée sous le coude !
Quant aux tarifs, les bijoux sont ressortis à des prix un peu élevés comparé au panier moyen habituel de notre clientèle. Nous avons sélectionné les modèles qui nous plaisaient sans vraiment réfléchir au prix final. Ah, choisir entre le coeur et la raison …
Laure Morin says
Toujours très intéressant, merci Mélanie !