Tout plaquer, pour tout recommencer.
Fini les bouchons sur le périph, la collègue rageuse, les horaires à rallonge et la course le soir pour arriver à temps à la crèche. Aurevoir patron indélicat (pour être polie) et team leader prétentieux. Adieu boulot ennuyeux, entreprise inhumaine, quotidien surchargé, brimades à peine dissimulées. Vous ne me reverrez plus, c’est décidé. A partir d’aujourd’hui, je poursuis mes rêves à MOI.
C’est décidé, dès demain, j’enfile des perles !
Levez la main si cette idée vous a déjà traversé l’esprit (vous ne le voyez pas mais ma main est tendue bien haut !)
Pour autant, plus facile à dire qu’à faire, n’est ce pas ?
Quitter un quotidien salarié et douloureux peut faire rêver autant que faire peur. J’en sais quelque chose : j’ai franchi le pas il y a 8 ans de cela.
Venant à bout de plusieurs années de désillusions sur le monde du travail, celui que l’on m’avait vendu (oui, vendu, mon emprunt bancaire étudiant en atteste), une phrase assassine de ma supérieure signa le point de rupture entre le monde du salariat et moi. En douceur, mais fermement décidée, j’ai fait glisser mon avenir de leurs mains vers les miennes.
Pour autant il n’est pas nécessaire d’atteindre ce point de non retour pour reprendre sa vie et ses rêves en mains.
Alors pourquoi devriez-vous envisager ce retournement professionnel ? Pourquoi changer de métier ?
Changer de situation (bye bye métro boulot dodo)
Parfois il ne faut pas chercher plus de raisons que celle-ci. C’est même la plus évidente. Soit on change de situation, soit on fonce droit dans le mur. Du burn-out aux abus divers : lorsqu’une situation devient trop difficile, il est parfois salutaire de tout lâcher. Sans forcément démissionner, d’ailleurs.
Pour ma part, lorsque la décision de m’échapper de mon entreprise fut bien actée, cela n’est devenu qu’une question de temps afin d’y parvenir. J’avais toujours les pieds dans cette boue. Mais ma tête en était libérée et œuvrait à m’en faire sortir dès que possible.
C’est souvent une question d’équilibre, de ce qui fait pencher la balance. Lorsque la perspective de vous lancer dans vos rêves est moins effrayante que de rester là où vous êtes, alors la démarche vient naturellement.
Travailler pour soi (aurevoir, aurevoir, président !)
S’il vous est difficile d’accepter de donner tout votre temps et votre énergie pour le bienfait d’une autre personne ou d’une entreprise, alors l’entreprenariat est sans doute fait pour vous.
Chaque individu vit différemment ce besoin de responsabilité et de sécurité. Travailler pour un autre – a fortiori lorsque la relation n’est pas abusive – peut tout à fait combler un besoin de sécurité et d’accomplissement.
Et parfois, cela sera vécu comme un v(i)ol des libertés. Personnellement je ne m’étais jamais sentie l’âme d’entreprendre, jusqu’à ce que je ne supporte plus de devoir le faire pour les autres 🙂 Oui oui, on peut se découvrir sur le tard !
Maîtriser son temps et son quotidien
Je coupe court tout de suite à une confusion trop répandue : bien que l’on puisse fantasmer tout ce “temps libre” lorsque l’on se met à son compte, c’est bien souvent l’inverse qui se produit.
Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, passer de 40h semaine au bureau à 60h à son atelier, cela peut aussi s’apparenter à des vacances à Hawaï. Ce n’est pas tant les heures libres qui donnent des ailes que la possibilité de les organiser comme on le veut. Et j’avoue que ce fut là mon plus grand soulagement.
Et puis on va pas se le cacher : notre enfant intérieur est bien content de pouvoir regarder sa série préférée le lundi à 15h, ou de bosser comme une acharnée le dimanche en entier. (Spoiler alert : ce n’est pas tenable sur le long terme)
Par extension, pouvoir dire “non”, tout simplement (que ce soit à du travail, à un partenaire potentiel, à une démarche, à un client…) est une sensation que j’avais oubliée et qui est tellement jouissive. Ne vous méprenez pas, je n’ai pas fait la fine bouche. Mais décider de ne pas aller travailler / accepter un contrat / demander l’autorisation les jours où, enceinte, je décidais de prendre soin de moi et de mon enfant à venir en restant à la maison, par exemple, ça n’a pas de prix.
Réaliser un rêve (même inavoué)
Peut-être vous êtes vous retrouvée un peu par hasard derrière un ordinateur / un bureau / une caisse comme un cheveu sur la soupe ? Parce qu’une fois lancée dans des études, parfois sous le regard fier de ses parents, sans avoir d’autres pistes en tête, ou par la pression financière et bien… on fait ce que la société / les parents / le banquier / notre inconscient nous dicte.
On rentre dans un moule sans savoir s’il nous convient. Et parfois non, il ne convient pas.
Avez-vous toujours eu dans un coin de votre tête ce rêve de petite fille, de créer vos bijoux ? Rêvez-vous secrètement d’avoir un quotidien rempli de bruit, de limaille et de mains sales ? Fantasmez-vous de donner vie à ces formes, ces idées, ces créations qui s’agitent dans votre imagination ?
Ou bien, comme moi, peut-être n’aviez vous jamais envisagé qu’une “passion”, un “hobby”, une “aptitude” (depuis toute petite je suis la championne du démêlage de noeuds :D) puisse devenir votre métier ?
Peut-être, encore plus simplement, souhaitez-vous avoir votre propre marque ? Créer votre univers. Ou juste “créer quelque chose”, de A à Z, qui incarne vos valeurs.
Est-ce que la perspective de tirer une croix définitivement sur cette petite voix intérieure serait un véritable déchirement ? Ne serait-il pas le moment de le tenter ? (Spoiler alert : il n’y a jamais de moment parfait)
Combler son besoin d’épanouissement
Enfin, une dernière raison mais pas des moindres, c’est tout simplement d’avoir besoin de kiffer (dit-on encore “kiffer” en 2021 ? Ou suis-je si vieille ?). Et si on s’accordait le droit de se dire “je veux passer mes heures, mes journées, ma vie, à faire ce que j’aime”. Et puis c’est tout, sans culpabiliser.
Malgré son étymologie, le travail n’a pas (plus) à être une souffrance de nos jours. Surtout de nos jours. La pandémie actuelle a grandement remis les choses à sa place. Les envies et la vie reviennent au centre de nos préoccupations.
La bijouterie, tout comme de nombreux métiers d’art et d’artisanat, est souvent une passion. Et qui dit passion, dit épanouissement.
Alors évidemment, il y a tous ces ras-le-bol et ces envies qui s’entremêlent. Qui nous poussent à rêver d’un quotidien plus brillant. Hélas, comme je le mentionnais plus haut, nombreuses sont aussi les peurs, les appréhensions et les idées reçues qui nous empêchent de franchir concrètement le cap. De faire le premier pas. Et c’est bien humain.
Je vous proposerai donc dans un prochain article de passer en revue (et faire sauter au passage) toutes ces croyances limitantes. Celles qui vous engluent dans une situation qui ne vous convient plus.
Et en avant !
Céline says
Super article, merci ☺️
Mel says
De rien 🙂
Elise says
C’est tout à fait mon histoire!
2 janvier 2017, je pousse la porte de l’agence bancaire où je travaille…direct la nausée m’envahit…”outch, les fêtes de fin d’année m’ont laissé de mauvais restes”…15 jours plus tard, toujours des nausées dès que je pousse cette porte…punaise, c’est pas une gastro ou une indigestion, mais qu’est ce que j’ai?!
1 mois passe…je finis enfin par me dire que la lassitude de mon job, mon désintérêt croissant, y sont peut-être pour quelque chose? J’en discute avec mon conjoint qui est dans l’envie de bouger niveau job, je réfléchis encore 1 mois et hop un jour j’envoie ma lettre de rupture conventionnelle! s’en suivra quelques nuits blanches et sueurs froides à me demander pourquoi j’ai fait ça, mais quelle abrutie: quitter un job sûr avec salaire confortable, prime annuelle très confortable, CE au top…oui mais je m’emmer.. dans ce taff!
Et le jour où je suis partie, je me suis sentie légère, sûre de moi, maitresse de ma vie, de mon destin, tout était possible, positif et motivant 🙂
Mel says
You did it ! Quelle sensation exaltante, n’est ce pas ?
Laurent says
C’est drôle de voir cet article aujourd’hui. J’ai 36 ans demain, je fais un métier que je n’aime pas, mais confortable par bien des aspects depuis plus de 10 ans. J’ai rendez-vous cet après-midi pour ma rupture conventionnelle. J’ai fais le premier pas, le plus dur. Demain je deviendrais artisan créateur, ce que j’ai toujours voulu faire (sans toujours le savoir malheureusement). D’autre passages difficiles viendront, mais j’en suis heureux.
Mel says
Comme on dit “c’est le premier jour du reste de ta vie” ! La bonne nouvelle, c’est que c’est toi qui est à la barre, maintenant 🙂
Belle continuation à toi
Lynda Gelé says
Merci pour cet article. Je m’y retrouve totalement!! J’ai démissionnée il y a un an car je n’en pouvais plus….depuis les fins de mois sont compliquées mais je suis beaucoup plus heureuse aujourd’hui. C’est un pas immense à franchir mais il faut se faire confiance et vivre sa vie comme on l’entend car elle est parfois bien courte…
Mel says
Comme le disait si bien un commentateur sur Instagram : “Prendre son bien en urgence plutôt que son mal en patience” !
Emma says
Merci pour cette énergie communicative ! Je fais partie de celles qui se retrouvent à 100% dans ton article, mais n’ont pas encore franchi le pas. J’attends le suivant avec impatience…
Mel says
Ah oui, je connais ça, l’entre deux… A la relecture de mon article, je me dis qu’on a l’impression que tout cela s’est fait du jour au lendemain. Il n’en est rien : j’ai mis des années à me sentir mal à l’aise en cherchant ce qui n’allait pas, et bien 2 ans à savoir ce que je voulais faire mais sans tout lâcher.
Marie marie says
Je me reconnais également dans ces descriptions, à me retrouver dans un métier confortable un peu par hasard (t’es plutôt douée en classe, tu ne sais pas quoi faire et hop, tu te retrouve en école d’ingé puis dans le monde de l’entreprise…) Alors que j’ai toujours été attirée par les activités manuelles et je pense être douée aussi pour ca mais malheureusement ce n’est pas toujours valorisé quand vient le choix des études (quelle erreur). Bref, je songe depuis des années à faire un métier dans l’artisanat mais ce qui me bloque c’est de savoir dans quoi exactement ? J’attends plus ou moins d’avoir une illumination un jour car il n’y a pas un domaine qui m’attire vraiment plus que les autres on va dire pour le moment (sauf que je risque d’attendre cette illumination encore un moment !)
Mel says
Hello Marie,
Oui en effet, parfois on se laisse entraîner par la machine et on n’écoute pas assez la petite voix à l’intérieur… Je te conseille de ne pas attendre “que ça te tombe dessus” mais de toucher à tout ce qui te fait plaisir dans un premier temps 🙂 Rencontre des gens dans divers domaines, vas sur les marchés de créateurs, teste la poterie, prends des cours de bijouterie, essaie toi à l’écriture, que sais-je encore ! Tu ne perdras définitivement pas ton temps, et comme on dit “l’appétit vient en mangeant” !
Alexandra Imbert says
Bonjour Mélanie,
Merci pour cet article, je suis en burn out et bien décidée à reprendre ma vie en main.
Tes formations, tes articles, ton insta sont autant de ressources qui me permettent de retrouver confiance en moi et de me lancer.
Je ne regrette absolument pas mon inscription à tes formations, ta pédagogie, ton enthousiasme et ton envie de partager sont un réel moteur !
Je suis certaine a 95% de ne plus reprendre mon travail salarié. Les 5% restants, la peur de l’inconnu, la perte d’une situation confortable, la peur de ne pas réussir. Ton article m’aide dans ma réflexion, merci ☺️!
Mel says
Merci Alexandra pour ce touchant témoignage. Je te souhaite de retrouver de l’énergie x1000 pour réaliser tes projets. Et je suis ravie d’avoir pu aider 🙂
Ashley says
Je suis étudiante en prépa littéraire mais j’ai toujours été passionnée par les bijoux. J’aimerais bien en créer et fonder ma propre marque sauf que je ne sais pas comment faire.
Mel says
Bonjour Ashley,
Tu es au bon endroit : sur le blog tu trouveras une section “par où commencer ?” et elle est ici : https://www.apprendre-la-bijouterie.com/debutants-commencez-ici/