Comment organiser son établi de bijoutier ?

Lorsqu’on installe son établi de bijoutier, il est difficile de penser à tout. Quels outils laisser à portée de main ? Où placer le déroché ? Comment ranger ses consommables ? Et la bouteille de gaz, dans tout cela ?

Après 12 ans d’activité et 5 ateliers à mon actif, j’ai quelques habitudes et recommandations que je peux vous partager je pense 🙂

Je vous invite donc, en vidéo, à découvrir comment j’organise mon établi pour qu’il soit le plus fonctionnel possible !

1 – La luminosité

Avant tout chose, il faut choisir avec soin l’emplacement de son établi de bijoutier.

Il faut bien évidemment tenir compte de la pièce dans lequel celui-ci sera installé, et s’adapter aux diverses contraintes d’espace.

Si la disposition vous le permet, choisissez l’endroit le plus lumineux possible. La lumière du jour est souvent la meilleure, même s’il faudra toujours la compléter par une lumière artificielle.

Pour ma part, j’ai choisi de me mettre proche de la fenêtre, mais pas totalement en dessous.

Mon établi étant plutôt large, j’ai ajouté 3 lampes de bureau articulées de chez Ikea, le plus important étant les ampoules (Lumière du jour 1500lm / 3000K)

2 – Les points stratégiques

Les “points stratégiques” pour un établi de bijoutier vont être le point d’eau, la ventilation, et les prises électriques.

Pour les prises électriques, je n’ai pas particulièrement de contraintes pour ma part puisque j’ai plusieurs prises et rallonges à disposition.

Le point d’eau

Près de mon lavabo, j’ai choisi d’installer le bac à ultrasons et le tonneau à polir. Cela afin de ne pas trop avoir à déplacer les récipients pour les vider, et également pour diminuer le bruit du tonneau lorsqu’il tourne.

Evidemment, je range les consommables, billes et savons à proximité.

La ventilation.

Mon atelier est plutôt bien aéré, avec 2 portes fenêtres se faisant face. J’ai choisi de placer mon établi en “L” pour avoir mon poste de brasage juste à côté. Ainsi je n’ai pas à me déplacer, juste à pivoter avec ma chaise (#team flemmarde)

Cela me permet également de placer le chalumeau, le poste de brasage et les dérochés directement sous la fenêtre.

Attention cependant : en cas de courants d’air, ne pas ouvrir la fenêtre en grand juste devant le chalumeau allumé, au risque de déporter la flamme sur soi !

Mais un interstice toujours ouvert permettra une meilleure aération de la pièce, et des vapeurs.

Tout le matériel pour la soudure et le déroché seront donc placés à proximité : plaques réfractaires, brasure, pinceaux, borax, pointes à feu et brucelles. Il ne me reste plus qu’à trouver une bonbonne de gaz, et des plaque de carrelage pour protéger le plan de travail en bois et le mur !

Le tour à polir

Pour éviter les projections de saleté, et puisque je n’ai pas de système d’aspiration, je place mon tour à polir à l’autre extrémité de mon établi. Cela polluera moins mes travaux en cours, et à l’aide d’une augette astucieuse, j’évite de faire voler la poussière de pâte à polir dans toute la pièce.

3 – L’établi

La base : une peau d’établi (la mienne est en cuir, récupérée d’une ancienne tannerie qui fermait), suspendue à des crochets directement vissés dans le plan de travail (planche en pin de 60 cm de profondeur, chez Leroy Merlin)

Une cheville à repercer au centre de mon arc de cercle (adapté à ma corpulence, soit 56cm de large pour 25cm de profondeur).

Et le moteur suspendu sera accroché à une simple équerre en bois fixée au mur.

4 – Les rangements

Pour tout ce qui est consommables et matériel utilisé un peu moins fréquemment (guide de tailles, papiers émeri, certaines limes, pièces à main de rechange, tampons en acier, brunissoirs, perloirs, outils de texturages, produits de polissage ou d’oxydation, brosses laiton, affutoirs etc…), je range tout cela dans mon caisson (modèle ALEX de chez Ikea, surélevé par des pieds de 10cm, pour avoir une hauteur totale de 88cm)

Je garde en haut ce que j’utilise le plus frequemment, et plus bas ce que je n’utilise qu’occasionnellement. Evidemment, chacun ayant un usage différent de chaque outil, il faut adapter à votre utilisation personnelle.

5 – A portée de main

Enfin, devant l’assise, sur le panneau et sur létabli, doivent rester les indispensables de votre travail quotidien.

Pour ma part j’y ai mis :

Cabrons, limes, pointe à tracer et pointes à feu dans des pots.

Brossettes, meulettes, fraises et forêts sur un plateau rotatif.

Bouterolles, tas en acier, lubrifiants devant moi.

Sur le panneau, directement accessibles sont disposés mon bocfil et ses lames, les grandes limes, maillets, marteaux, cisailles et pinces.

A droite à et à gauche, un peu moins accessible, se trouvent le pied à coulisse, les triboulets, les baguiers et autres pinces moins utilisées.

J’espère que ces quelques conseils auront pu vous guider !